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Train de céréales dans un champs
18 MAI 2023

Établissement des fiches de résultats de la chaîne d’approvisionnement en céréales de bout en bout

Le budget 2023 du gouvernement du Canada prévoit la création d’un Bureau de la chaîne d’approvisionnement des transports. Le Bureau « travaillera en collaboration avec l’industrie pour répondre aux perturbations et mieux coordonner les actions visant à accroître la capacité, l’efficacité et la fiabilité de l’infrastructure de la chaîne d’approvisionnement des transports du Canada ». Pour ce faire, il est important d’examiner l’état actuel des données et des rapports relatifs à la chaîne d’approvisionnement - ce qui est disponible, ce qui ne l’est pas et ce qui est nécessaire. Après examen, une lacune évidente apparaît. Aujourd’hui, le gouvernement se concentre presque exclusivement sur un seul maillon de la chaîne d’approvisionnement de bout en bout, soit le transport ferroviaire. Si le Canada espère améliorer le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement, nous devons changer la manière dont nous mesurons et communiquons les données. Une approche équilibrée prenant en compte tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement aidera les décideurs à mieux comprendre ce qui se passe lorsque des problèmes surviennent et pourquoi.

La possibilité de créer un équilibre

Les données fournies par le secteur céréalier, financées en partie par Agriculture et Agroalimentaire Canada, attribuent la responsabilité de l’exécution des commandes de wagons-trémies aux chemins de fer. C’est comme si l’on reprochait aux agriculteurs la lenteur des semis en omettant le fait qu’il a plu à verse toute la semaine. Il en va de même pour les chemins de fer lorsqu’il pleut à Vancouver. Lorsque les terminaux céréaliers sont fermés parce qu’ils ne peuvent pas charger de céréales sur les navires et que les déchargements de wagons-trémies chutent parce que le terminal ne peut pas accepter plus de wagons, on en tient les chemins de fer pour responsables. Même les membres de la communauté agricole de l’Ouest canadien s’inquiètent de cette approche unilatérale. Les pouvoirs publics et l’industrie doivent corriger leurs systèmes de mesure. Tous les maillons de la chaîne doivent travailler ensemble pour donner des résultats. Il est temps de mesurer les performances d’une nouvelle manière.

Amélioration de la production de rapports

Le rapport hebdomadaire du CN sur les céréales de l’Ouest canadien est produit depuis la campagne agricole 2016-2017. Le CN fait également des mises à jour mensuelles du Plan de transport des céréales. Ce rapport résume tous les événements majeurs affectant la chaîne d’approvisionnement. Contrairement aux données industrielles et gouvernementales, ces rapports s’intéressent au « pourquoi » des événements touchant la chaîne d’approvisionnement. Les rapports du CN comprennent un tableau de bord (voir ci-dessous) qui illustre la performance de la chaîne d’approvisionnement de bout en bout et la relie à toutes les conditions requises pour atteindre la capacité maximale de la chaîne d’approvisionnement décrite dans le Plan de transport des céréales du CN. Des détails sont également fournis sur les causes sous-jacentes des bonnes ou mauvaises performances de chacun des éléments de la chaîne d’approvisionnement. Si tous les ingrédients ne sont pas réunis, il est impossible d’atteindre cette capacité maximale de façon systématique.
 fiches de résultats de la chaîne d’approvisionnement en céréales
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Si l’on examine le tableau de bord, on voit clairement où se situent les points de pincement pour le transport des céréales au cours de la présente campagne agricole. Les couleurs rouge et jaune du résumé montrent les difficultés rencontrées par les terminaux céréaliers, en particulier ceux de la côte ouest. C’est au cours des semaines 13 à 15 de la campagne agricole que les choses ont été les plus difficiles, lorsque des pluies persistantes ont ralenti les activités des terminaux d’exportation dans le port de Vancouver. À un moment donné, le CN a retenu près de 20 trains céréaliers dans les Prairies ou le long de l’itinéraire vers Vancouver, parce qu’en faire avancer d’autres ne ferait qu’aggraver la congestion au port. Ces retards dus à la pluie signifiaient également que les wagons de céréales n’étaient pas vidés et qu’ils n’étaient pas renvoyés pour recevoir de nouveaux chargements. Les décideurs qui cherchent des solutions aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement n’ont pas une vue d’ensemble s’ils se limitent à l’exécution des commandes des wagons-trémies.

Le renforcement de la réglementation n’est pas la solution

La dernière solution proposée par le gouvernement du Canada pour résoudre les problèmes de la chaîne d’approvisionnement en céréales est d’imposer un prolongement de la limite d’interconnexion aux chemins de fer canadiens. Le prolongement de la limite d’interconnexion réduit la capacité et l’efficacité et accentue les coûts, soit tout le contraire de ce dont les chaînes d’approvisionnement canadiennes ont besoin. Le fait de déplacer les wagons d’un transporteur ferroviaire à l’autre allonge les temps de transit, car chaque wagon nécessite davantage de manutention. L’espace des gares de triage et les autres ressources utilisées par la manutention supplémentaire créeront des embouteillages, en particulier pendant les périodes où la demande de transport des céréales est à son sommet, ce qui signifie que moins de céréales seront transportées. Plus important encore, à mesure que l’efficacité du réseau ferroviaire diminue, les coûts augmentent dans TOUS les segments du trafic ferroviaire, y compris les biens de consommation, ce qui se traduit par une hausse des coûts pour les consommateurs déjà confrontés à une forte inflation.

La vue d’ensemble

Ces aspects négatifs amènent à se demander pourquoi de nouvelles réglementations ferroviaires sont nécessaires.

Les tarifs ferroviaires canadiens sont déjà parmi les plus bas des grandes économies de marché du monde. L’hiver dernier, le service ferroviaire a été excellent. En outre, les réglementations existantes ont déjà fait l’objet d’un examen approfondi, soit le rapport Emerson de 500 pages.

En fait, le rapport Emerson, une étude réalisée la dernière fois que le prolongement de la limite d’interconnexion a été expérimenté, recommandait moins de réglementation, et non plus, comme meilleur moyen d’améliorer les chaînes d’approvisionnement. En outre, ce rapport recommandait de mettre fin aux dispositions de prolongement de la limite d’interconnexion de l’époque, car elles étouffaient les investissements privés dans les infrastructures, et d’éliminer progressivement le revenu maximal admissible (RMA), qui fausse le marché.

Au lieu de cela, aujourd’hui, le RMA est toujours en place et le gouvernement tente de rétablir le prolongement de la limite d’interconnexion. Parallèlement, le gouvernement n’a toujours pas réglementé la fin du problème, vieux de plusieurs décennies, qui empêche les compagnies céréalières de charger les navires sous la pluie.

Résumé

Le CN estime qu’il existe d’énormes possibilités de développer la chaîne d’approvisionnement en céréales du Canada. La Compagnie concentre sur l’investissement dans son réseau et sur l’amélioration des performances de la chaîne d’approvisionnement, en collaborant avec les clients et en adoptant une approche factuelle pour améliorer l’efficacité de bout en bout. Les nouvelles réglementations fondées sur des données incomplètes et des preuves anecdotiques ne feront qu’étouffer les investissements et restreindre la capacité de la chaîne d’approvisionnement, limitant ainsi le potentiel de croissance du secteur. Le Canada mérite des systèmes qui mesurent l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et en rendent compte.


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